Interview avec Amaury Le Guen : Garde-mémoire passionné de Montchevreuil

À l’écoute des campagnes : Bonjour Amaury, pouvez-vous nous raconter comment vous êtes entré dans le milieu associatif lié à l’histoire et aux reconstitutions historiques ?

Amaury Le Guen : Bonjour ! Cela remonte à mes années de collège. J’étais fasciné par les livres et les documentaires sur la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est surtout la découverte d’objets anciens dans le grenier des grands-parents de ma femme Alice qui a éveillé ma passion. Ils avaient conservé des uniformes, des médailles et des lettres qui appartenaient à un oncle ayant combattu pendant le conflit. En 2010, j’ai rejoint une première association locale pour participer à des reconstitutions. L’échange avec d’autres passionnés m’a permis de plonger encore plus profondément dans cette période historique. Aujourd’hui, je suis président d’une association de Montchevreuil, « Mémoire Vivante », qui organise des événements autour de cette thématique.

L’Écho des campagnes : Pourquoi, selon vous, les reconstitutions historiques rencontrent-elles un tel succès ?

Amaury Le Guen : Les reconstitutions permettent de donner vie à l’histoire. Les gens ne veulent plus seulement lire ou entendre parler du passé, ils souhaitent le voir et presque le toucher. En recréant des scènes historiques, nous proposons une expérience immersive qui fait appel à l’émotion. C’est particulièrement vrai pour la Seconde Guerre mondiale, car c’est une époque qui reste proche dans les mémoires de nombreuses familles. Pour les plus jeunes, c’est une manière ludique et instructive de comprendre des événements complexes.

L’Écho des campagnes : Pouvez-vous nous parler de l’association « Mémoire Vivante » et de ses activités ?

Amaury Le Guen : Bien sûr. « Mémoire Vivante » rassemble une quarantaine de membres passionnés par l’histoire, notamment celle des deux guerres mondiales. Nous avons plusieurs axes d’action. Tout d’abord, les reconstitutions, où nous reproduisons des camps militaires, des scènes de vie quotidienne ou des événements marquants. Ensuite, nous organisons des expositions itinérantes avec des objets d’époque issus de nos collections privées. Enfin, nous intervenons dans les écoles pour sensibiliser les élèves à l’importance du devoir de mémoire.

L’Écho des campagnes : Justement, en parlant de collections privées, quelles sont les pièces les plus précieuses ou insolites que vous possédez ?

Amaury Le Guen : J’ai la chance de posséder quelques pièces uniques. Par exemple, j’ai un casque de parachutiste américain avec une inscription gravée à l’intérieur, probablement faite par son propriétaire. J’ai aussi un poste radio allemand en parfait état de fonctionnement et une correspondance entre un soldat français et sa famille. Ces objets racontent des histoires humaines. L’insolite réside souvent dans ces petites anecdotes qui donnent vie à des pièces en apparence banales.

L’Écho des campagnes : Quels sont les défis que vous rencontrez dans vos activités ?

Amaury Le Guen : Il y en a plusieurs. Tout d’abord, l’entretien des collections demande du temps et des moyens financiers. Ensuite, il faut convaincre le public de venir à nos événements, car la concurrence des loisirs modernes est forte. Enfin, il y a le défi de transmettre un message fidèle et respectueux. Il est important que nos reconstitutions ne glorifient pas la guerre mais mettent en avant les leçons à tirer de l’histoire.

L’Écho des campagnes : Quelles sont les réactions des visiteurs lors de vos événements ?

Amaury Le Guen : Les réactions sont très variées et souvent touchantes. Certaines personnes, notamment les anciens combattants ou leurs familles, nous remercient pour le travail de mémoire. Les enfants, eux, sont fascinés par les uniformes et les véhicules. Nous avons aussi des visiteurs étrangers qui viennent pour voir comment la France perpétue le souvenir de ces événements mondiaux. Ce sont ces échanges qui rendent notre travail si enrichissant.

L’Écho des campagnes : Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Amaury Le Guen : Nous préparons une grande reconstitution en juin prochain pour le 80ème anniversaire du Débarquement. Ce sera un événement collaboratif avec d’autres associations de la région. Nous travaillons également sur un projet de numérisation des archives locales pour les rendre accessibles en ligne. Et bien sûr, nous poursuivrons nos interventions dans les écoles pour transmettre cette passion aux jeunes. Une nouvelle association est également en projet je vous en dirais un peu plus lorsqu’elle sera crée, d’ici la fin de l’année.

L’Écho des campagnes : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Amaury Le Guen : Oui, j’aimerais inviter tout le monde à s’intéresser à l’histoire locale. Elle est souvent riche et méconnue, mais c’est en connaissant notre passé que nous pouvons mieux comprendre notre présent. Et pourquoi ne pas venir nous rencontrer lors d’un prochain événement à Montchevreuil ?

L’Écho des campagnes : Merci, Amaury, pour cet échange inspirant.

Amaury Le Guen : Merci à vous !

Pour retrouver les collections d’Amaury Le Guen : 14 rue de la Montagne, Montchevreuil.

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